• December 11, 2024

La Coupe du monde 2023 peut-elle faire décoller pour de bon le football féminin français ?

L’équipe de France de football féminin va entrer dans sa Coupe du monde dimanche en affrontant la Jamaïque à Sydney.

Après avoir accueilli le précédent Mondial en 2019, le football féminin français a sérieusement besoin de se relancer, tant son championnat est critiqué, à la fois par les joueuses et le nouveau sélectionneur Hervé Renard.

Cette Coupe du monde semble constituer un tournant, tant un beau parcours des partenaires de Wendie Renard pourrait avoir des répercussions, notamment sur l’attractivité de la D1 féminine.Un autre monde en comparaison avec la D1 française, vous l’aurez compris. Même le joli record hexagonal, le 30 avril 2022, avec la demie de C1 PSG-OL (1-2), est avec ses 43.254 spectateurs très loin de certaines fracassantes affluences du Barça à plus de 90.000 personnes au Camp Nou. Et surtout très loin d’un quotidien quasi dans l’anonymat en France, où le football féminin n’a occupé l’espace médiatique ces derniers mois qu’en raison de l’affaire Diallo-Hamraoui.

A en croire les joueuses parisiennes et lyonnaises, qui ont participé à la folle aventure orléanaise, le « combat » s’est symboliquement accentué le 13 mai. « Jouer une telle finale dans un stade si petit, c’est désolant, regrette ainsi la jeune joueuse du PSG Oriane Jean-François, finalement forfait pour cette Coupe du monde. Franchement, on se sent impuissantes face à ça parce que ce n’est pas de notre ressort. » Sa coéquipière sous le maillot parisien Sakina Karchaoui valide le coup de gueule : « Ça ne faisait pas très sérieux. »

On voit que l’Angleterre a réussi à se servir de son Euro à la maison pour impulser un vrai virage, chose qu’on n’a pas su faire en France. Aujourd’hui, des pays comme l’Angleterre ou l’Espagne nous sont passés devant, alors qu’on avait de l’avance sur eux. »

« La France a très clairement raté le coche après le Mondial, lâche la latérale gauche des Bleues Sakina Karchaoui. Nous joueuses, nous avons notre part de responsabilités. Si on avait remporté le tournoi à la maison, c’est certain que ça aurait donné plus envie aux petites filles de se mettre au foot et aux gens de nous regarder. Après, c’est à tout le monde, clubs, instances, médias, d’apporter leur touche pour que la D1 retrouve l’avance qu’elle avait, quand l’OL dominait le football européen. »

Il faut une meilleure réalisation, de meilleurs stades, et ça part des présidents de clubs. On ne peut plus avoir une D1 féminine filmée dans des stades de 3e ou 4e niveau masculin. Là, on ne peut pas avoir du football de qualité. Le football féminin français n’a pas assez évolué. Il y a une prise de conscience, mais il faut qu’elle soit totale. » Dans ce contexte, un bon parcours des Bleues cet été en Australie, mettons un dernier carré, ne ferait de mal à personne.